L'anti-capitaliste anti-président
En 2007, il y avait un homme, proche des Français au quotidien, qui avait décidé de "l'ouvrir grand" et de rendre au peuple son pouvoir. Cet homme, c'était Olivier Besancenot, sous la bannière de la Ligue Communiste Révolutionnaire (en lice depuis 2002, pour être exact). Pris pour un fou par certains, maladroitement raillé par d'autres, Besancenot termina sa campagne en obtenant la cinquième place aux présidentielles, avec les honneurs. Fort d'idées plutôt radicales et parfois même provocatrices (je me rappelle qu'il proposait de placer les SDF dans les locaux non exploités de l'Elysée, par exemple), l'un des plus célèbres postiers de France (après le Facteur Cheval, s'il faut en connaître qu'un seul autre) est arrivé à se tailler une réputation, un nom qui parle. Là où les élites se frictionnent à la télé pour faire des étincelles (en monopolisant sans problème les médias), ce messager du peuple donne de la voix et parvient à se faire entendre. Aujourd'hui, ceux qui suivaient Besancenot se retrouvent à supporter une nouvelle écurie (LCR 2.0, j'ai envie de dire) : le Nouveau Parti Anti-capitaliste.
Ceux qui trouvent que le NPA est trop axé sur la lutte ouvrière et que Poutou n'a pas le charisme d'un président ne connaissent absolument rien du projet de son mouvement (ou se sont contentés de bribes, ci et là). J'irai même jusqu'à dire que ces personnes là, perdues dans les préjugés et (du coup) leur ignorance, sont incapables de choisir un candidat en argumentant sur ses idées, préférant opter pour celui qui aura "bien parlé" lors des débats télévisés. Autant être franc : je ne supporte pas ce genre de citoyens, flemmards et superficiels. Pour les défendre, on peut dire qu'ils sont le résultat d'une société de consommation instantanée, du formatage médiatique actuel où tout est diffusé, vite et brut, quitte à être incomplet voir incohérent. Je ne partage pas cet avis victimisant, car aujourd'hui, justement, la société offre dix milles moyens de s'instruire sur divers sujets (notamment grâce à internet). Lorsque l'on se cultive "par soi-même", on se forge davantage sa propre opinion. Ceci n'est que mon avis, bien sûr.
Revenons à nos moutons, même si ce n'est pas le cas de le dire, et fixons nous sur ces propositions émanant du NPA. Poutou a plusieurs chevaux de bataille, j'ai donc tenté de relever les plus intéressants et originaux (par rapport aux autres candidats), ci-dessous (source : Poutou 2017).
Ceux qui trouvent que le NPA est trop axé sur la lutte ouvrière et que Poutou n'a pas le charisme d'un président ne connaissent absolument rien du projet de son mouvement (ou se sont contentés de bribes, ci et là). J'irai même jusqu'à dire que ces personnes là, perdues dans les préjugés et (du coup) leur ignorance, sont incapables de choisir un candidat en argumentant sur ses idées, préférant opter pour celui qui aura "bien parlé" lors des débats télévisés. Autant être franc : je ne supporte pas ce genre de citoyens, flemmards et superficiels. Pour les défendre, on peut dire qu'ils sont le résultat d'une société de consommation instantanée, du formatage médiatique actuel où tout est diffusé, vite et brut, quitte à être incomplet voir incohérent. Je ne partage pas cet avis victimisant, car aujourd'hui, justement, la société offre dix milles moyens de s'instruire sur divers sujets (notamment grâce à internet). Lorsque l'on se cultive "par soi-même", on se forge davantage sa propre opinion. Ceci n'est que mon avis, bien sûr.
Revenons à nos moutons, même si ce n'est pas le cas de le dire, et fixons nous sur ces propositions émanant du NPA. Poutou a plusieurs chevaux de bataille, j'ai donc tenté de relever les plus intéressants et originaux (par rapport aux autres candidats), ci-dessous (source : Poutou 2017).
Les 6 propositions essentielles du NPA de Philippe Poutou
- 1ère proposition : Supprimer la fonction présidentielle, au profit d'une démocratie directe.
- 2nde proposition : Réappropriation/répartition des richesses, par le biais d'une reconstruction des services publiques (santé gratuite pour tous, transports gratuits, monopole publique de l'énergie, système bancaire socialisé, etc...).
- 3ème proposition : Lutter ardemment contre la fraude fiscale (renforcer les administrations compétentes, briser l'autorité non élue du Conseil Constitutionnel qui fait barrage aux réformes sur le thème depuis bien longtemps, etc...). Rappel : la fraude fiscale (rien qu'en France) représente environ 600 milliards d'euros.
- 4ème proposition : Interdiction totale, sur le territoire, des PGM (plantes génétiquement modifiées) et des OGM (sauf en cas d'utilité médicale, en confinement), non-commercialisation des produits comportant des PGM ou des viandes nourries à base de PGM. Retour à l'agriculture paysanne de proximité.
- 5ème proposition : Empêcher les licenciements, sinon les interdire. Exiger le remboursement des aides publiques par les entreprises qui licencient/délocalisent, construire une solidarité entre les salariés d'un même groupe (jusqu'au-delà des frontières).
- 6ème proposition : Un toit c'est un droit! Réquisition des logements et des immeubles de bureaux non occupés, afin de réduire drastiquement le nombre inquiétant de 890 000 personnes sans logement personnel. Interdiction des expulsions sans relogement, blocage des loyers à 20% maximum du revenu et augmentation du budget public destiné au logement.
La première proposition est, pour moi, de loin la plus intéressante et innovante du programme de Poutou. Elle passe par une restructuration complète du système politique de la France, et un changement de vie majeur pour tous les citoyens. Il faut travailler ce projet si nous voulons finir par évincer complètement les élites, se défaire des politiciens corrompus qui entravent et ponctionnent la République depuis trop longtemps. Les Français se plaignent sans cesse de ne pas être correctement représentés par les élus, qu'ils prennent eux aussi leurs responsabilités alors! Comme vous avez pu le remarquer, je défends toujours les contre-propositions. Elles sont en effet utiles au débat, tandis que les simples revendications émises sans proposition (par exemple, se contenter de dire : "stop aux politiciens pourris!") n'attisent que le feu, et ne suggèrent aucune perspective d'avenir différent. Ici, Poutou est fort d'un changement réel et concret, qu'on l'approuve ou pas il faut bien le reconnaître. Par contre, je ne sais pas si les Français sont prêts à mener une vie militante (je parle de ceux qui ne s'intéressent que très peu à la politique et à ce qu'il se passe au sein du gouvernement, surtout), au point de se rendre aux forums publiques et aux urnes chaque Dimanche... C'est sûr qu'en optant pour un système de ce genre, tout le monde devra s'y mettre, ce qui serait plutôt bénéfique à mon avis (quand on voit ce qu'on voit...). Cependant, j'entends déjà certains râler parce qu'ils ne trouvent pas ça "intéressant", ou qu'ils prétendent ne rien comprendre. Ceci dit, rien ne les empêche de demeurer abstentionnistes, en espérant qu'ils ne viennent pas ensuite scander que les décisions prises sont stupides. A dire vrai, il y a quand même des similitudes très fortes avec le système actuel, mine de rien...
La seconde proposition du NPA s'installe dans une logique communiste encrée chez Poutou et Besancenot. En écrivant cela, je sais que bon nombre de lecteurs vont se mettre à dénigrer tout ce qui pourra être dit sur cette fameuse seconde ligne. Certains clameront : "le communisme mène à la dictature, regardez la Russie et la Chine!" D'autres se montreront plus mesurés : "les communistes sont des doux rêveurs, aujourd'hui c'est la capitalisme qui domine et qui marche!" Et pourtant, un peu de communisme parfois peut faire du bien, sans tomber dans le totalitarisme ni même le fanatisme. Cette seconde proposition, donc, met en place des services publiques restructurés, beaucoup plus actifs et présents sur le territoire national. Il s'agit essentiellement de reprendre les entreprises publiques aux actionnaires privés. Chose louable, mais difficile à financer tant la transition capitaliste a marqué ces institutions autrefois nationales. Avec les budgets d'aujourd'hui, je ne pense pas que cela soit possible à 100%, même au terme de cinq ans de travaux en ce sens. Ce genre de projet peut être très long et repose sur une croissance de nouveau forte, deux éléments peu adéquats dans le monde moderne. L'idée a, néanmoins, son pesant d'humanité et de bonne volonté.
La troisième proposition de Poutou et ses copains est on ne peut plus sensée : stopper les fraudes fiscales (en priorité celles de grande ampleur). Cette suggestion devrait être obligatoire pour tous les candidats qui prétendent faire preuve d'un peu de bon sens. On ne peut plus laisser la poignée de super-riches diriger ce monde et le toiser du sommet de leurs fortunes disproportionnées (souvent gonflées par la fraude, justement). Comment peut-on en être arrivé à un point où une personne peut être plus riche qu'un pays? Nous avons laissé faire pendant des décennies, maintenant que les inégalités n'ont jamais été aussi fortes il faut absolument se pencher sur la question. D'ailleurs, ce point soutien fortement la répartition des richesses plus juste, prônée par les Anti-capitalistes. Une excellente ligne de leur programme, en somme, qui devra être soutenue par l'Europe toute entière pour lui permettre d'être vraiment efficace. Si les gouvernements ont un minimum de jugeote (avec des si...), ils appuieront sans douter ce genre d'initiative.
Vient à présent le quatrième point relevé par mes soins : la fin des PGM et OGM en France. Là encore, découle une proposition pleine de bon sens. La science a créé ces organismes contre-natures, surproducteurs, amenant cette tendance de la surconsommation inacceptable dans le monde entier. Cette idée militante vise à protéger les Français d'abord, puis le reste du monde sur le moyen terme. On ne peut plus se nourrir de cette industrie malsaine, aseptisée, qui tue notre santé à petit feu. De plus, la planète a besoin que l'on arrête cette surproduction, c'est le devoir de notre génération. Car oui, cette vague de pseudo-modernité était belle et bien une erreur commise par nos aînés, qui ont cru à la providence alors que ce n'était qu'une autre mauvaise facette de l'humanité. On ne peut les blâmer, néanmoins il ne faut pas soutenir cette erreur. Changeons les choses, refusons les PGM et les OGM tout simplement. Ce point du programme de Philippe Poutou est tout à fait justifié et clairvoyant. A voir s'il aura la force de combattre les lobbys de l'industrie agro-alimentaire (entre autre). Bien que ce ne soit pas seulement son combat, mais aussi celui de tous les Français (d'où l'importance d'une démocratie directe dans ce projet, soit le moyen le plus radical pour que tout le monde soit concerné).
Cinquième ligne de conduite pour le NPA : mieux protéger les employés et l'emploi en France. Contrairement aux libéraux, en grande vogue en ce XXIème siècle, les anti-capitalistes pensent que c'est en dressant des mesures contre les entreprises, qui licencient, et en les pénalisant lourdement en cas de délocalisation que nous préserverons l'emploi en France. Cette proposition a deux facettes, évidemment une bonne et une assez mauvaise. Aujourd'hui, il est vrai que les entreprises (qui en ont la capacité, donc pas franchement le magasin de farce-et-attrape du quartier) regardent facilement chez nos voisins afin de pouvoir s'y installer. Tout ça dans le but de diminuer les coûts et de rentabiliser l'activité au maximum. Dans un système comme celui-ci, la France s'est vue défraîchie de son industrie et même d'une part de son agriculture, laissant place à une société de service (essentiellement basée sur l'achat et la revente, mais pas que). Les quelques entreprises industrielles qui restent sont : soit tenues sur le territoire par le gouvernement (subventions, demandes publiques, etc...), soit obligées de rester ici pour des raisons techniques ou de main d'oeuvre qualifiée rare (bien sûr, il y a d'autres cas de figure, un brin plus honnêtes et moins forcés, je parle là d'une majorité). Cette situation ne peut plus durer, des milliers (millions?) d'emplois sont en jeu. C'est certainement en voyant cela que Philippe Poutou prit peur, puis décida d'émettre ce genre de proposition. Néanmoins, la réalité reste la même : la France est restée à un certain niveau d'industrie que d'autres nations ont atteint, pour moins cher dans la plupart des cas (le concurrent majeur étant la Chine, bien rude à contrer vous l'imaginez). Bref, je ne pense pas qu'empêcher les licenciements en forcing comme le propose Poutou soit une bonne idée, même si ce serait effectivement une solution pour préserver les emplois qui n'ont pas déjà été perdus. Sauf qu'avec notre taux de chômage actuel, ce n'est pas ce qui convient le mieux. La France cherche à créer des emplois supplémentaires, et le protectionnisme social du NPA peut faire fuir les investisseurs (capitalistes oui, navré) capables de créer de l'embauche. Néanmoins, le mouvement anti-capitaliste reste cohérent avec son idéologie communiste tout en défendant son point de vue, ce qui n'est pas le cas de tous.
Dernier point d'orgue relevé du côté de Poutou, déjà remarqué en 2007 par le biais de Besancenot : le logement Français. Le concept est simple : utiliser les potentiels bâtiments de logement pour accueillir les personnes sans domicile fixe. Logique, plein de bon sens, à ceci prêt que cela revient parfois à remettre en cause l'autorité des propriétaires. Je suis globalement pour, mais il ne faut pas forcer (à nouveau une histoire de rapport de force dans cette analyse, vous remarquerez) les propriétaires à loger des inconnus. Tout doit passer plus diplomatiquement, en mon sens, par des négociations et des solutions alternatives éventuelles. Imaginons, pourquoi pas, amener les propriétaires des potentiels logements actuellement non occupés à financer en partie la construction de nouveaux logements sociaux, s'ils refusent de laisser leurs biens à disposition des personnes non domiciliées. Bref, je pense que Poutou devrait la jouer plus fine, car c'est ainsi que va le monde. On ne dicte pas sa loi, même au nom du bon sens et de l'humanité, sans écouter ce qui se passe autour. Lorsque des oppositions ont lieu, c'est au rôle du gouvernement de jouer diplomatiquement (en tout cas, lorsque c'est possible), en passant par des débats, des votes, puis des négociations entre les parties.
Nous voilà à la fin de cette analyse sur ces six idées essentielles à retenir du Nouveau Parti Anti-capitaliste. Force est de constater que ce mouvement a de bons arguments pour la plupart de ses propositions. Cependant, je crains que Poutou ne prenne pas suffisamment en compte le fait que le capitalisme est bel et bien le régent du monde. On ne peut donc pas le renier si facilement, sans passer par des mesures plus diplomatiques et douces que celles suggérées. Olivier Besancenot répondra certainement à cela en disant que le monde n'est pas doux avec le peuple, alors le contre-sens n'a pas lieu. Sauf que si, car la force du peuple est amoindrie face aux grandes richesses internationales. Et lorsque nous sommes en position de faiblesse, il faut savoir être plus malin que les autres pour s'en sortir, ce qui passe par des négociations bien menées, amenant souvent à une avancée progressive mais sûre. De plus, le financement du projet des anti-capitalistes est dans le flou complet. Sans oublier qu'aujourd'hui notre budget gouvernemental met la priorité sur le remboursement de la dette (dont nous sommes capables, seulement, de payer les intérêts, pour rappel). Nous sommes donc face à un programme intéressant, aux idées variées et peu conventionnelles, mais avec ses défauts marqués au fer rouge (du communisme?) tout de même. Poutou nous prête à réfléchir dans tous les cas, et sa voix est importante dans le paysage politique Français, puisqu'elle est vraiment celle d'un homme du peuple. J'arrive à apprécier certains concepts de son projet, personnellement. J'espère que les médias finiront par lui donner la parole (il serait temps!), afin de voir ce que les élites peuvent bien tenter de lui répondre...
C'était l'analyse politique du Penseur Disparu, pour vous servir, à votre tour de réfléchir à tout ça chers lecteurs.
La troisième proposition de Poutou et ses copains est on ne peut plus sensée : stopper les fraudes fiscales (en priorité celles de grande ampleur). Cette suggestion devrait être obligatoire pour tous les candidats qui prétendent faire preuve d'un peu de bon sens. On ne peut plus laisser la poignée de super-riches diriger ce monde et le toiser du sommet de leurs fortunes disproportionnées (souvent gonflées par la fraude, justement). Comment peut-on en être arrivé à un point où une personne peut être plus riche qu'un pays? Nous avons laissé faire pendant des décennies, maintenant que les inégalités n'ont jamais été aussi fortes il faut absolument se pencher sur la question. D'ailleurs, ce point soutien fortement la répartition des richesses plus juste, prônée par les Anti-capitalistes. Une excellente ligne de leur programme, en somme, qui devra être soutenue par l'Europe toute entière pour lui permettre d'être vraiment efficace. Si les gouvernements ont un minimum de jugeote (avec des si...), ils appuieront sans douter ce genre d'initiative.
Vient à présent le quatrième point relevé par mes soins : la fin des PGM et OGM en France. Là encore, découle une proposition pleine de bon sens. La science a créé ces organismes contre-natures, surproducteurs, amenant cette tendance de la surconsommation inacceptable dans le monde entier. Cette idée militante vise à protéger les Français d'abord, puis le reste du monde sur le moyen terme. On ne peut plus se nourrir de cette industrie malsaine, aseptisée, qui tue notre santé à petit feu. De plus, la planète a besoin que l'on arrête cette surproduction, c'est le devoir de notre génération. Car oui, cette vague de pseudo-modernité était belle et bien une erreur commise par nos aînés, qui ont cru à la providence alors que ce n'était qu'une autre mauvaise facette de l'humanité. On ne peut les blâmer, néanmoins il ne faut pas soutenir cette erreur. Changeons les choses, refusons les PGM et les OGM tout simplement. Ce point du programme de Philippe Poutou est tout à fait justifié et clairvoyant. A voir s'il aura la force de combattre les lobbys de l'industrie agro-alimentaire (entre autre). Bien que ce ne soit pas seulement son combat, mais aussi celui de tous les Français (d'où l'importance d'une démocratie directe dans ce projet, soit le moyen le plus radical pour que tout le monde soit concerné).
Cinquième ligne de conduite pour le NPA : mieux protéger les employés et l'emploi en France. Contrairement aux libéraux, en grande vogue en ce XXIème siècle, les anti-capitalistes pensent que c'est en dressant des mesures contre les entreprises, qui licencient, et en les pénalisant lourdement en cas de délocalisation que nous préserverons l'emploi en France. Cette proposition a deux facettes, évidemment une bonne et une assez mauvaise. Aujourd'hui, il est vrai que les entreprises (qui en ont la capacité, donc pas franchement le magasin de farce-et-attrape du quartier) regardent facilement chez nos voisins afin de pouvoir s'y installer. Tout ça dans le but de diminuer les coûts et de rentabiliser l'activité au maximum. Dans un système comme celui-ci, la France s'est vue défraîchie de son industrie et même d'une part de son agriculture, laissant place à une société de service (essentiellement basée sur l'achat et la revente, mais pas que). Les quelques entreprises industrielles qui restent sont : soit tenues sur le territoire par le gouvernement (subventions, demandes publiques, etc...), soit obligées de rester ici pour des raisons techniques ou de main d'oeuvre qualifiée rare (bien sûr, il y a d'autres cas de figure, un brin plus honnêtes et moins forcés, je parle là d'une majorité). Cette situation ne peut plus durer, des milliers (millions?) d'emplois sont en jeu. C'est certainement en voyant cela que Philippe Poutou prit peur, puis décida d'émettre ce genre de proposition. Néanmoins, la réalité reste la même : la France est restée à un certain niveau d'industrie que d'autres nations ont atteint, pour moins cher dans la plupart des cas (le concurrent majeur étant la Chine, bien rude à contrer vous l'imaginez). Bref, je ne pense pas qu'empêcher les licenciements en forcing comme le propose Poutou soit une bonne idée, même si ce serait effectivement une solution pour préserver les emplois qui n'ont pas déjà été perdus. Sauf qu'avec notre taux de chômage actuel, ce n'est pas ce qui convient le mieux. La France cherche à créer des emplois supplémentaires, et le protectionnisme social du NPA peut faire fuir les investisseurs (capitalistes oui, navré) capables de créer de l'embauche. Néanmoins, le mouvement anti-capitaliste reste cohérent avec son idéologie communiste tout en défendant son point de vue, ce qui n'est pas le cas de tous.
Dernier point d'orgue relevé du côté de Poutou, déjà remarqué en 2007 par le biais de Besancenot : le logement Français. Le concept est simple : utiliser les potentiels bâtiments de logement pour accueillir les personnes sans domicile fixe. Logique, plein de bon sens, à ceci prêt que cela revient parfois à remettre en cause l'autorité des propriétaires. Je suis globalement pour, mais il ne faut pas forcer (à nouveau une histoire de rapport de force dans cette analyse, vous remarquerez) les propriétaires à loger des inconnus. Tout doit passer plus diplomatiquement, en mon sens, par des négociations et des solutions alternatives éventuelles. Imaginons, pourquoi pas, amener les propriétaires des potentiels logements actuellement non occupés à financer en partie la construction de nouveaux logements sociaux, s'ils refusent de laisser leurs biens à disposition des personnes non domiciliées. Bref, je pense que Poutou devrait la jouer plus fine, car c'est ainsi que va le monde. On ne dicte pas sa loi, même au nom du bon sens et de l'humanité, sans écouter ce qui se passe autour. Lorsque des oppositions ont lieu, c'est au rôle du gouvernement de jouer diplomatiquement (en tout cas, lorsque c'est possible), en passant par des débats, des votes, puis des négociations entre les parties.
Nous voilà à la fin de cette analyse sur ces six idées essentielles à retenir du Nouveau Parti Anti-capitaliste. Force est de constater que ce mouvement a de bons arguments pour la plupart de ses propositions. Cependant, je crains que Poutou ne prenne pas suffisamment en compte le fait que le capitalisme est bel et bien le régent du monde. On ne peut donc pas le renier si facilement, sans passer par des mesures plus diplomatiques et douces que celles suggérées. Olivier Besancenot répondra certainement à cela en disant que le monde n'est pas doux avec le peuple, alors le contre-sens n'a pas lieu. Sauf que si, car la force du peuple est amoindrie face aux grandes richesses internationales. Et lorsque nous sommes en position de faiblesse, il faut savoir être plus malin que les autres pour s'en sortir, ce qui passe par des négociations bien menées, amenant souvent à une avancée progressive mais sûre. De plus, le financement du projet des anti-capitalistes est dans le flou complet. Sans oublier qu'aujourd'hui notre budget gouvernemental met la priorité sur le remboursement de la dette (dont nous sommes capables, seulement, de payer les intérêts, pour rappel). Nous sommes donc face à un programme intéressant, aux idées variées et peu conventionnelles, mais avec ses défauts marqués au fer rouge (du communisme?) tout de même. Poutou nous prête à réfléchir dans tous les cas, et sa voix est importante dans le paysage politique Français, puisqu'elle est vraiment celle d'un homme du peuple. J'arrive à apprécier certains concepts de son projet, personnellement. J'espère que les médias finiront par lui donner la parole (il serait temps!), afin de voir ce que les élites peuvent bien tenter de lui répondre...
C'était l'analyse politique du Penseur Disparu, pour vous servir, à votre tour de réfléchir à tout ça chers lecteurs.
Le Penseur Disparu